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Pédagogia
21 janvier 2008

L'Union, samedi 19 janvier 2008

Article paru dans la presse locale (L'Union, L'Ardennais) le samedi 19 janvier 2008. Journaliste : Jacques BERTHION, Photographe : Angel GARCIA (un grand merci à tous les deux) Son idée se développe… durablement ! En 2004, à Sery, Juliette Cheriki-Nort avait fait le pari de créer son entreprise. Alors fraîchement licenciée, elle n'imaginait pas que son activité dans le développement durable l'emmènerait aussi loin… «QU'EST-CE QUE tu ferais si demain, c'était la fin du monde ? » « Eh bien… J'irais dans les Ardennes ! Là-bas, ils ont 50 ans de retard ».La blague circulerait dans les lycées marnais, mais si Juliette Cheriki-Nort la raconte, un sourire aux lèvres, c'est pour mieux en prendre le contre-pied.Les Ardennes, pour l'habitante de Sery, c'est « un département à échelle humaine ». Originaire de la capitale, elle décrit un Paris où l'on est vite perdu. « Une fois, j'ai demandé à une dame : « S'il vous plaît, vous pourriez me donner… » Elle a filé. Mais je voulais juste l'heure ! » Bref, en 2003, lorsque le Centre d'initiation à la nature de Boult-aux-Bois la licencie comme ses collègues, après des difficultés économiques, Juliette Cheriki-Nort n'a même pas l'idée de regagner Lutèce. Forte d'un beau carnet d'adresses, elle crée une entreprise individuelle dans son secteur, « l'éducation à l'environnement et l'interprétation du patrimoine ». Quand Juliette Cheriki-Nort explique ce qu'elle fait, les mots à rallonge sont de sortie. Son boulot ? « Animateur, enseignant, éducateur spécialisé et ambassadeur du tri » lâche-t-elle d'une traite. Même le jardinier est concerné Auprès des établissements scolaires (surtout collèges et lycées), elle intervient dans les classes, accompagne des projets ou chapeaute des démarches globales. Exemple ce jour-là au lycée Verlaine de Rethel, où on la trouve en compagnie d'un beau petit monde qui parle tri des déchets et économies d'énergie. « Il y a les élèves, des profs, la CPE et même le jardinier ! » Cela répond bien à son souci d'inclure toute la communauté éducative dans la démarche : des élèves qui adopteront un meilleur comportement dans le respect de l'environnement, au responsable des achats, qui optera pour du papier recyclé, par exemple. « Mais comme je ne peux pas tout faire, je fais aussi de la mise en relation, avec la Maison de la Nature de Boult-aux-Bois ou Nature & Avenir ». Juliette Cheriki-Nort travaille aussi avec les collectivités locales, comme la communauté de communes des Crêtes préardennaises, dans la mise en valeur du patrimoine. La visée est double : dégrossir le travail touristique mais aussi ouvrir les yeux des habitants sur place. Travailler plus pour gagner moins En novembre, cette jeune femme de 31 ans, qui se rêve parfois libraire, a décroché le deuxième prix Envie d'Agir, décerné par le ministère de la Santé, de la Jeunesse et des Sports *.« C'est court, dix minutes avec un dossier en mains… » songe-t-elle alors. Elle repartira avec un chèque de 8.000 euros. De quoi renouveler ses bécanes informatiques et continuer à se former. Élément révélateur : la catégorie « développement durable » n'avait jamais existé avant 2007. « Depuis 10 ans, les choses ont évolué, c'est en vogue. Mais il ne faut surtout pas que ça reste une mode ». Juliette incite aujourd'hui les jeunes de la région à tenter leur chance. Pour le prix tant que pour la démarche ? « Aujourd'hui, je travaille plus et je gagne moins, avoue celle qui a dû apprendre à gérer. Mais j'ai plus d'argent. Je fais ce que j'ai envie de faire ». Comme éteindre la lumière que nous avions oubliée dans la salle, à la fin de l'interview… J.B. * Renseignements sur www.enviedagir.fr La jeune femme est satisfaite de la reconnaissance témoignée à son travail, avec un prix de 8.000 euros d'Envie d'Agir. Photo d'Angel GARCIA angel_garcia
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