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Pédagogia
10 juillet 2010

L'édito de la Lettre de Delachaux et Niestlé

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J'ai été sollicitée pour rédiger l'édito de la Lettre Delachaux et Niestlé n° 6 de l'été 2010..

Arbre parmi les arbres

Il est cinq heures et l’on n’a pas sommeil. Dehors, déjà, ça chante, ça bourdonne, ça vole et ça virevolte ! Vite, se lever ! Improviser un petit-déjeuner pique-nique avec des fruits, des tartines  et des thermos de boisson chaude ; réveiller les enfants ; s’équiper, se chausser et sortir mettre le nez dehors, dans la fraicheur du petit matin, après la lourde chaleur de la nuit estivale. Prendre le chemin de la forêt, ensemble, les jumelles autour du coup et la musette en bandoulière. Se laisser attendrir par la couleur du soleil levant qui se reflète dans l’eau de l’ornière, sur la feuille d’arbre lisse et dans l’œil du petit dernier. Surprendre des écureuils qui se poursuivent sur les gros troncs rugueux des chênes quasi centenaires avant de remarquer une chevrette et son faon qui broutent l’herbe au bord du chemin. S’en mettre plein la vue, plein le nez et plein les oreilles de toutes ces merveilles forestières. Quand le ventre commence à gronder sous les chemises de coton, choisir une clairière où le soleil a déjà fait s’évaporer la rosée et déjeuner dans l’herbe !

Un autre jour, ou plutôt, un autre soir, s’habiller de vêtements couleur forêt et quitter la maison quand d’autres allument la télé. Délaisser les sentiers battus et rejoindre le terrier de blaireau que l’on a repéré la semaine passée. Choisir chacun un arbre pour dossier et s’asseoir sur la litière de feuilles. Attendre patiemment la sortie des museaux dans le soir qui descend… puis s’émerveiller de la séance de grattage et d’épouillage qui arrivera plus tard. Sur le chemin du retour, croiser avec humilité crapauds communs, chouettes hulottes, vers luisants et chauves-souris.  

De ces sorties estivales dans la forêt, en autonomie ou guidés par un animateur nature, l’on revient avec d’innombrables souvenirs à archiver comme des fleurs dans un herbier. Et puis avec cette sensation d’« Etre dans la nature ainsi qu’un arbre humain » comme l’a écrit la poétesse Anna de Noailles.

Juliette CHERIKI-NORT

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