Rencontres urbaines...

Lundi 13 mai 2013 après-midi...

Je suis à Tours où j'encadre une semaine d'atelier technique "Education à l'environnement" pour une quinzaine d'étudiants en 1ère année de DUT Animation sociale et socio-culturelle à l'IUT de Tours.

C'est la première après-midi de la semaine : partis à pieds depuis l'IUT, nous nous baladons dans Tours. Au programme : familiarisation avec l'environnement urbain, éducation au regard, découverte de la nature en ville et flirt avec le grand fleuve sauvage que je n'ai jamais vu si haut, si plein, si rapide !

A la façon d'un peintre...

Dans la rue de l'Ermitage, quartier Paul Bert/Saint-Symphorien, j'invite les étudiants à réaliser des empreintes urbaines dans un petit carnet conçu par mes soins pour l'occasion. Il s'agit de placer du papier sur un écrit, un logo, une texture et de passer dessus une craie grasse pour en garder la trace. Les étudiants sont éparpillés dans la rue : qui assis au milieu de la chaussée, qui affalé sur une poubelle, qui accroupi au pied d'une porte d'entrée... Tous se concentrent sur leur petite découverte. Un habitant de la rue nous voit, m'interroge. Je lui explique. Il me dit : "Tiens, c'est étonant. Je fais la même chose avec Yvan Pommaux, un peintre de Tours. Nous faisons ça sur de très grands formats. Avec un rouleau et de l'encre de Chine sur de grandes feuilles que nous sommes obligés de tenir pour Yvan Pommaux. Il faut même parfois tout déplacer pour laisser passer les voitures." Quelle joyeuse coïncidence ! C'est pourtant la quatrième année que je passe là avec des étudiants et que je leur fais vivre cette activité de découverte de l'environnement urbain... Je suis ensuite allée mener ma petite enquête sur Internet car ce nom d'Yvan Pommaux ne m'était pas inconnu. Mais bien sûr ! C'est un auteur et illustrateur de littérature jeunesse dont je croise parfois les ouvrages à la médiathèque et dans les librairies ! D'ailleurs, il a même écrit un livre qui s'intitule Où vont les trucs du pissenlit quand le vent les emporte (il faudra que je le lise...). Et nous qui venons de fabriquer des trompettes de pissenlit que nous avons fait claironner depuis l'IUT !

Faire l'école dehors...

Un peu plus tard, nous sommes au bord de la Loire, entre le pont de fil (Saint-Symphorien) et le pont de pierre (Wilson).
Suis-je en train de parler aux étudiants de l'ortie, de l'alliaire officinale ou d'une autre plante présente près du chemin (fenouil, mélisse, bourrache, origan... bref de quoi sentir et goûter !)... Toujours est-il qu'un couple de retraités arrive dans l'autre sens. Le chemin est étroit. Nous nous poussons de part et d'autre du sentier pour leur laisser de la place. Je dis à ces promeneurs : "Passez, passez ! Nous vous faisons une haie d'honneur." Le monsieur remercie, nous regarde. "Tiens, vous faites l'école dehors ?!" Et moi de répondre : "Oui, c'est tout à fait ça. Nous faisons l'école dehors !" "C'est bien ça. C'est très bien ça !" ajoute le monsieur en poursuivant son chemin à rebrousse Loire. Quant à moi, je continue de plus belle mes leçons de choses façon école buissonnière avec dans le coeur, un sourire grand comme ça !