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Pédagogia
19 décembre 2008

Merci aux partenaires éducatifs du PNR des Monts d'Ardèche

Me voilà de retour d'un séjour d'une dizaine de jours dans le Parc naturel régional des Monts d'Ardèche où j'achevais d'encadrer une formation autour du fonctionnement en réseau destinée aux partenaires éducatifs du Parc des Monts d'Ardèche. cle_voute Là-bas, j’ai trouvé de précieuses clés… Retrouver Arnaud après quelques années de silence partagé. Après avoir été sélectionnée, échanger longuement au téléphone pour, ensemble, donner du sens et du corps au projet. Passer quelque temps avec sa petite famille, ses petites chipies ardéchoises avec qui je prends le temps de jouer. Piloter et copiloter le minibus – cap sur Narbonne – aux côtés de Philippe, à l’accent chantant, qui me parle de sa forêt, de son métier de forestier et de ses citronniers (a)dorés. Tremper mes lèvres, et mon nez, et ma gourmandise, dans des verres (ou des tasses) de vins tendrement racontés par un passionné de syrphes et de raisins… qui offre son canapé à tous les chats du village ! Arriver au bout du bout du monde, après tant de virages nauséeux, et m’y sentir bien, comme à ma place. Ecouter une amoureuse des lieux conter sa tourbière, son métier, ses itinérances, cheminements et autres errances sensibles dans La Montagne. Manger goulument la soupe longuement mijotée de Francine et me remplir de l’odeur attachante du fromage qui pue. Ecouter l’histoire de la rencontre noctambule entre Vénus, Jupiter et Dame Lune. Suivre des yeux le laser de Marie-Line et parcourir le ciel à la vitesse de la lumière. En devenir presque nyctalope… Imaginer le souffle froid de la burle qui sévit en Mézenc-Gerbier, caressant les sucs et les gens, et, donnant de multiples occasions à l’Ecole du Vent de délivrer des messages éoliens. Imaginer aussi les longs et sinueux chemins parcourus par Mathilde pour venir se joindre à nos travaux. Me laisser guider par Benjamin dans les coulisses d’Ardelaine… entreprise solidaire depuis longtemps côtoyée – par les pulls portés et les matelas fréquentés – mais encore jamais approchée. Le mythe tombe, prend chair et laine, devient réalité. Braver le climat et rejoindre Agnès, là-haut dans son hameau. Découvrir les terrasses défrichées, restaurées, racontées, volées à l’oubli, remises à la vie… ce jour-là enrobées d’un épais manteau de neige. Décortiquer des châtaignes près de l’âtre en parlant simplement de l’essentiel. Croquer avec délice les petites pommes du grand pommier et les carottes brutes, toutes de leur peau sanguine vêtues. Reconnaître les saveurs de la sauge et du sureau dans la tisane gardée au chaud. Un brin de jardin dans une auberge espagnole ! Dans la salle basse du musée de la châtaigneraie, jouer à manger sa soupe bruyamment, à éclairer ses menus travaux à la boule de verre, à faire sécher des châtaignes dans de curieux tiroirs … Admirer, offert par Maryse, le clair de pleine lune dans le trou de la roche, tout près d’un vrai clapas, en pierre et en tas. Retrouver l’instinct du feu, de la cache, de l’abri, du foyer au cœur même de la roche mère. Parcourir avec plaisir, sous un ciel bleu qui bientôt va se couvrir, quelques bribes du sentier des lauzes, avec Françoise et Rolande. « On dirait que ce serait une balade entre copines. » Se faire, à l’improviste, offrir un café et des croquants à l’anis. Rencontrer des gars, désormais du cru, et découvrir les sentiments qui les unissent à leur vallée, leurs paysages, leurs pierres, leurs sentiers… Croquer, en chemin, des châtaignes crues. Promis, j’n’en ramasse pas des kilos. J’les picore juste comme un pinson du Nord en migration. Je prends de l’énergie pour m’en retourner dans les Ardennes. Parce qu’une action de formation n’est pas un acte mécanique, parce qu’elle favorise les rencontres et fabrique de l’intelligence collective, tout à la fois sensible et sensée… laissez-moi vous offrir, en vrac, ces quelques souvenirs-sensations d’une aventure commune … qui ne s’achève pas encore tout à fait. Grand merci pour votre accueil, votre écoute, votre participation, vos coups de gueule et votre amour du territoire. Bon vent et au plaisir de suivre votre cheminement. Juliette CHERIKI-NORT 14 décembre 2008
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Commentaires
A
Merci de ce post qui vient ranimer la flamme de mon combat pour qu'on aie dans le Golfe du Morbihan un PNR et ce n'est pas gagné :
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